Le rapport de la Cour des comptes vient confirmer ce que les écologistes ont toujours déclaré au sujet du Grand Paris Express : un projet pharaonique, couteux et qui ne répond ni aux besoins d’une grande partie de la population ni aux enjeux de faire de l’Ile de France une région écologique et solidaire.
Chiffré à 19 milliards d’euros en 2010 pour quatre nouvelles lignes (15, 16, 17, 18), le coût total – qui comprend le prolongement du RER E « Eole » à l’ouest, celui de l’actuelle ligne 14 automatique au nord ainsi que le coût des interconnexions entre toutes les lignes – a finalement été estimé à 38,48 milliards d’euros en juillet 2017 par la Société du Grand Paris (SGP), chargée de réaliser l’ensemble du nouveau réseau.
Le rapport de la Cour des comptes montre « un dérapage des coûts du projet de 9,55 Md€2012 par rapport à l’estimation affichée par la SGP en mars 2017, et de 12,46 Md€2012 par rapport au coût d’objectif fixé par le Gouvernement en mars 2013. »
La Cour indique également que ces réévaluations successives des coûts du projet pourraient remettre en cause sa pertinence socioéconomique, qui n’a été initialement acquise que par la prise en compte de coûts d’investissement initial peu fiables et sous-estimés, ainsi que par la valorisation d’avantages socioéconomiques « non classiques ». »
Pourtant des économies sont possibles et en premier lieu dans le Val d’Oise : la non réalisation de la partie nord de la ligne 17 entre Le Bourget et Le Mesnil-Amelot permettrait d’économiser plus de 2 milliards d’euros d’argent public.
EELV est favorable au développement des transports en commun comme la future ligne 16 qui permettra de désenclaver des banlieues qui en ont cruellement besoin.
La ligne 17, au-delà de la gare du Bourget RER, n’aiderait pas à la mobilité dans ce secteur contrairement aux affirmations de ces élus. La gare du Triangle de Gonesse, loin des zones urbaines ne serait pas utilisée par les habitants du territoire. Il suffit de consulter la carte des projets de lignes pour constater que son tracé est allongé et détourné uniquement pour desservir Europacity. De plus, sur les sept gares de la ligne 17 nord, cinq ne desservent aucun habitant dans un rayon de 800 m. En outre, les deux gares du Bourget desservent moins de 10 000 habitants. Ce qui veut dire qu’un métro lourd (400 000 voyageurs/jour) n’est pas justifié pour les populations locales même en prenant en compte le trafic qui serait destiné aux visiteurs d’Europacity, zone inhabitable.
EELV 95 demande que la priorité aille à l’amélioration des lignes existantes trop longtemps délaissées et aux lignes de transport du quotidien (RER, TER, tramways et bus), existantes ou à créer, destinées aux populations des territoires les plus mal desservis.