Le projet actuel n’est rien d’autre qu’un projet de transfert des nuisances aériennes des uns vers les autres. De plus, comment ne pas faire le lien entre le projet du Grand Paris qui projette, à défaut d’un aménagement du territoire national équilibré, de continuer à concentrer l’activité sur l’Ile de France (ce qui inexorablement engendrera à terme une augmentation globale du nombre de franciliens touchés par les nuisances aériennes).

Seules des décisions politiques visant à renoncer au projet centralisateur du Grand Paris et à réduire le trafic permettront de réduire réellement les nuisances aériennes subies par les franciliens et non de les déplacer ou de les répartir, de réduire les émissions de gaz à effet de serre (l’avion étant, par passager ou marchandise transporté, le moyen de transport le plus polluant).

Tant que l’Etat refusera de remettre en cause la logique d’accroissement du trafic aérien sur Roissy, toutes les mesures techniques qui seront proposées ne seront rien d’autres que des transferts de pollutions.

Dans le sens de l’intérêt général, et au lendemain de la manifestation de Conflans Sainte Honorine, nous réaffirmons les orientations suivantes :

– l’abandon de la vision d’aménagement « centralisateur » du Grand Paris,
– la fermeture des aéroports franciliens la nuit comme cela est déjà le cas dans d’autres aéroports européens,
– le plafonnement du nombre de mouvements annuels pour l’aéroport de Roissy.
– la taxation du kérosène, qui est aujourd’hui exonéré de taxes,
– la taxation des importations selon l’impact environnemental et social de leur production et de leur acheminement,
– l’incitation à la relocalisation des activités économiques (les mouvements nocturnes concernent essentiellement le fret de marchandises).

Ces orientations devront impérativement être mises en oeuvre si on veut être en capacité de répondre aux enjeux énergétiques, sociaux et climatiques.

Marc DENIS
Secrétaire d’Europe Ecologie – Les Verts Cergy Pontoise